[Le podcast de Pierrot] Nous avons parfois trop tendance Ă  nous focaliser sur notre nombril

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Limite de mots

 

 

 

Nous avons parfois trop tendance à nous focaliser sur notre nombril et à ignorer, ou à ne pas accorder l’importance qu’ils méritent à des événements qui se produisent en dehors de la France. Le monde est un véritable baril de poudre que la moindre étincelle pourrait faire exploser. Et deux événements se sont produits ces dernières heures qui devraient retenir toute notre attention.

Il y a tout d’abord eu, tôt ce matin, l’annonce de l’élimination d’Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, par Israël. La maison dans laquelle il se trouvait en compagnie de son garde du corps dans la proche banlieue de Téhéran a été ciblée par plusieurs bombes tirées par des avions F 35 hébreux.

Haniyeh faisait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, aux côtés d’autres dirigeants du Hamas et de responsables israéliens.

Le leader du Hamas, qui vivait en exil au Qatar, se trouvait à Téhéran pour assister à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien. La veille de sa mort, il avait rencontré le guide suprême iranien, Ali Khamenei, aux côtés du leader du Jihad islamique, Ziad Nakhala.

En fin de journée d’hier, c’est Fouad Chokr, le n°2 du Hezbollah qui avait connu le même sort alors qu’il se trouvait au dernier étage d’un immeuble dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah.

Selon les Israéliens, il était le « bras droit » du chef du Hezbollah et le responsable de l’attaque samedi dernier contre Majdal Shams sur le plateau du Golan occupé, où une roquette avait causé la mort de 12 enfants, âgés de 10 à 16 ans, sur un terrain de football.

L’assassinat d’Ismaïl Haniyeh intervient alors que le nouveau président iranien, Masoud Pezeshkian, présenté comme un modéré, venait d’entrer en fonctions.

Téhéran ne pourra pas rester sans réagir face à l’élimination d’un de ses protégés, a fortiori sur son sol. Il s’agit d’une véritable claque pour le régime islamique et la démonstration qu’Israël peut attaquer n’importe quel point du territoire iranien. Déjà, le président iranien a promis que l’Iran défendrait son intégrité territoriale et ferait regretter aux Israéliens leur action. Et le guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei, a affirmé que « Téhéran a le devoir de venger Haniyeh« , et promis une punition sévère pour Israël : « C’est notre devoir de nous venger et de punir sévèrement l’entité sioniste pour l’assassinat en Iran, car l’assassinat a été commis sur notre sol« , a déclaré le leader iranien.

Le 13 avril dernier, en représailles à un raid aérien israélien sur l’annexe du consulat iranien à Damas quelques jours plus tôt qui avait tué plusieurs officiers iraniens, l’Iran et ses supplétifs du Hezbollah et des Houthis yéménites avaient lancé une attaque massive de missiles contre Israël. La quasi-totalité des drones, missiles de croisière et missiles balistiques, avaient été interceptés par les systèmes de défense israéliens, le fameux « Dôme de fer ». Néanmoins, certains missiles avaient touché deux bases aériennes israéliennes, causant des dommages mineurs et blessant légèrement une trentaine de personnes.

Si l’Iran riposte, et on voit mal comment elle pourrait ne pas le faire, Benjamin Netanyahou n’en saisira-t-il pas le prétexte pour se lancer dans une escalade et tenter de résoudre plusieurs problèmes d’un coup : détruire le potentiel nucléaire de l’Iran et se débarrasser du Hezbollah, comme il l’a fait du Hamas. Et en même temps, prolonger la guerre, seule façon pour lui d’éviter d’être écarté du pouvoir et d’avoir des comptes à rendre pour les multiples plaintes qui le visent, tant en Israël que devant la Cour pénale internationale. Le risque est cependant que le morceau ne soit trop gros à avaler et que ce faisant, il n’entraine toute la communauté internationale dans une nouvelle guerre mondiale.

A l’autre bout du monde, en Amérique latine, Nicolas Maduro a été officiellement proclamé, lundi, président du Venezuela pour un troisième mandat, malgré les accusations unanimes de fraude électorale. Il a officiellement obtenu 51% des suffrages, alors que les sondages accordaient plus de 20 points d’avance au candidat de l’opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia.

Ce dernier avait été contraint de remplacer la candidate Maria Corina Machado, qui avait été déclarée inéligible par le pouvoir.

Dès l’annonce des résultats, les Vénézuéliens sont descendus par milliers pour protester pacifiquement dans toutes les grandes villes du pays. En face, dépassés par l’ampleur des manifestations, la police et l’armée ont d’abord tenté de disperser la foule à l’aide de grenades lacrymogènes, avant de tirer à balles réelles.

Bilan : un minimum de 11 morts, des centaines de blessés et 749 arrestations.

Les élections ont manifestement été fraudées. Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux de séquences de dépouillement dans des bureaux de vote où on entend distinctement le président du bureau égrener quasiment uniquement le nom du leader de l’opposition à chaque bulletin décompté. Ce qui n’a pas empêché Nicolas Maduro d’être proclamé vainqueur.

Les Etats-Unis, l’Europe mais aussi la grande majorité des pays d’Amérique latine demandent à ce que les procès-verbaux officiels des bureaux soient publiés, ce que refuse pour l’instant le pouvoir en place. A l’inverse, mais est-ce étonnant, la Chine, la Russie, l’Iran ou encore la Syrie ont félicité Nicolas Maduro pour sa réélection.

Sur le terrain, nombre de policiers soient se rendent, soit rejoignent la cause de l’opposition.

En France, les hommes politiques et la presse, accaparés par les Jeux olympiques, ne parlent quasiment pas de ce qui se passe dans ce pays qui dispose à lui seul de 20% des réserves mondiales de pétrole mais qui vit dans une pauvreté sans nom. Au point qu’on estime à au moins 12 millions les Vénézuéliens en situation d’insécurité alimentaire, et à environ 7 millions ceux qui ont cherché refuge dans les pays voisins et aux Etats-Unis.

Un des plus discrets en ce moment est Jean-Luc Mélenchon, lui qui s’est toujours fait l’apôtre de la révolution vénézuélienne et qui la citait en exemple pour la France.

Au moment où je vais enregistrer ce podcast, j’apprends la liquidation du JIR avec effet immédiat. Vous n’aurez donc pas de JIR demain matin dans vos boites aux lettres et chez vos distributeurs habituels. Cela ne signifie pas pour autant que je journal va disparaitre. Des repreneurs vont très certainement se manifester. En attendant, ce soir, j’ai une pensée toute particulière pour les salariés du journal et de ses filiales qui vivent des moments difficiles, sans savoir de quoi demain sera fait.

J’aurai l’occasion de revenir sur le sujet demain.






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