« Les 650 salariĂ©s vont devoir se serrer la ceinture » 👉️ Lire l’article en entier
Nouvel Ă©pisode de turbulences au sein de l’enseigne Run Market ? Reprise officiellement par les Mauriciens d’IBL en 2023, un effort important va ĂŞtre demandĂ© aux 650 salariĂ©s dans le cadre de la mise en place d’un futur accord de performance collective (APC). Les nĂ©gociations doivent commencer en septembre entre la direction et les syndicats.
Ecrit par Julien Delarue – le mardi 06 août 2024 à 19H02
Les accords de performance collective* sont malheureusement à la mode en ce moment à La Réunion. Après les deux APC successifs au sein d’Air Austral, c’est au tour de l’enseigne de grande distribution Run Market – récemment rachetée par les Mauriciens de IBL (actionnaire majoritaire avec 51% des parts) – de demander à ses 650 salariés, répartis dans les quatre magasins du groupe, de faire un effort.
Selon nos informations, les trois syndicats majoritaires au sein de Run Market (CGTR, CFDT et CFTC) attendent de la direction la présentation de cet accord d’ici au mois de septembre. Devraient s’ensuivre, des négociations marathons. La crainte des syndicats ? Que cet accord revienne sur les quelques avantages octroyés par le précédent actionnaire majoritaire, la société Adrien Bellier (SAB), pendant les deux dernières années.
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Risque de plan social ?
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« La direction doit en effet soumettre un APC aux syndicats en septembre. Cet APC consiste à demander aux salariés de contribuer à la relance pérenne de l’activité en procédant à des ajustements en matière de productivité, de flexibilité des horaires et des conditions de travail, tout en préservant l’emploi et en améliorant la compétitivité de l’entreprise », nous confirme Régis Durieux, président de Make Distribution (Run Market), avant de poursuivre « l’APC comporte des mesures qui font partie du plan de restructuration à long-terme de l’entreprise si l’on veut atteindre un objectif de reprise pérenne de celle-ci. »
Cet accord, s’il est validé, doit surtout permettre d’éviter la mise en place d’un plan social (PSE), nous ont soufflé les syndicats. Ce risque avait déjà été soulevé au moment du changement d’actionnaire. Une information qui n’est pas confirmée par Run Market : « la nouvelle direction n’a, quant à elle, procédé à aucun plan social jusqu’à aujourd’hui car elle cherche avant tout à concilier la relance de l’entreprise et le maintien de l’emploi, ce dont elle est fière. »
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70 millions d’euros de dettes effacées
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Faut-il voir dans cette demande de la direction une réponse à des résultats financiers qui ne sont pas au rendez-vous ? Depuis son lancement, contraint par la crise sanitaire, l’enseigne a changé d’actionnaires, surtout dû arracher un accord avec ses créanciers en mai 2023. 70 millions d’euros de dettes avaient été effacées sur les 130 millions d’euros du passif initial. L’Autorité de la concurrence avait ensuite validé ce rachat pour permettre à IBL de prendre définitivement la main sur Run Market. En parallèle, la direction doit aussi se plier aux arrêtés de 1966 (travail dominical) qui l’ont obligée à fermer le dimanche son magasin « locomotive » de Duparc et à modifier les fermetures et ouvertures de ses autres grandes surfaces.
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Prise de contrĂ´le effectif de Make Distribution par le groupe mauricien IBL
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« Aucun emploi supprimé par l’APC »
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« À cet égard, la direction n’a pas de doute que les salariés et syndicats sauront reconnaître les efforts tous particuliers qu’a déployés l’entreprise jusqu’à maintenant pour maintenir l’emploi en dépit du contexte de difficultés financières traversé par l’entreprise, et qu’ils vont l’aider à mettre en place l’APC car c’est un corps de mesures alternatives qui permet d’atteindre l’objectif de rationalisation du fonctionnement de l’entreprise tout en maintenant l’emploi », ajoute Régis Durieux tout en assurant qu’aucun emploi n’est supprimé au titre de cet APC.
Mais il faut tout de même rappeler que les accords de performance collective (APC) ont été créés par les ordonnances Macron de 2017. Il s’agit d’un outil mis en place pour accompagner les restructurations (rupture conventionnelle collective, congé de mobilité,…). Il permet, notamment, à l’employeur de modifier le contrat de travail des salariés et de sécuriser leur licenciement en cas de refus d’application sans que soit exigé un motif économique.
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