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Des vagues de 5 mètres s’abattent sur le littoral Ouest et Sud
3 août, par
Depuis ce vendredi, de hautes vagues déferlent sur la côte sous le vent de La Réunion, entre Le Port et Saint-Philippe. La houle s’est amplifiée pendant la nuit avec des vagues de 5 mètres. Des mesures ont été prises pour interdire l’accès au littoral et les activités nautiques. Cette houle devrait s’atténuer dans la journée.
La houle est un phénomène normal à La Réunion. Mais avec l’urbanisation du littoral, les vagues sont susceptibles de faire d’importants dégâts. Car les interdictions d’accès au bord de mer ne règle pas le problème des habitants vivant dans des maisons situées dans cette zone, là où il est interdit de se rendre en cas de forte houle pour des raisons de sécurité.
La houle a détruit le phare du Port
Nombreux sont les décideurs à avoir oublié que le phare du Port a été progressivement détruit par les vagues de l’océan Indien. Il était pourtant d’une importance comparable à celui de Sainte-Suzanne qui, lui, est toujours là. Le phare de Sainte-Suzanne est en hauteur, il est préservé. Celui du Port était au bord de la mer, il a disparu.
Ce précédent n’a pas suffi à arrêter la construction de maisons et d’équipement au bord de la mer. Un des derniers exemples en date est l’investissement le plus cher en termes d’argent public : le projet de route en mer. Le budget initial de 1,6 milliard d’euros a déjà été épuisé pour construire une demi-route. Le pont supportant ces quelques kilomètres de bitume est constamment attaqué par la houle. Autant dire que d’importants frais devront être engagés pour maintenir cet ouvrage en fonction.
Cette urbanisation du littoral a lieu alors que le niveau de la mer monte en raison de la crise climatique provoquée par le capitalisme.
Remise en cause des schémas établis
Ceci remet en cause les schémas établis. Dans le quartier de l’Etang à Saint-Louis, un comité d’habitants ne cesse d’alerter afin que des mesures soient prises face à la menace des vagues. Au moment où ce lotissement a été construit, ses promoteurs étaient sans doute bien loin d’imaginer que la crise climatique serait source d’insécurité.
A Saint-Leu, la destruction de la ville par le cyclone de 1948 avait été prise en compte. Le lycée, les collèges et la gendarmerie furent construites dans les hauteurs. Puis le littoral devint l’objet de convoitises car sources de profit : il est entièrement occupé.
Avec la pollution de l’atmosphère par les gaz à effet de serre causés par les activités humaines, la montée du niveau de la mer va continuer pendant encore des décennies, voire des siècles. Une hausse progressive jusqu’à 1 mètres de plus d’ici 2100 est le scenario le plus connu. Ceci va amplifier les dégâts causés par la force des vagues de l’océan Indien.
Construire La Réunion résiliente à la crise climatique
La meilleure protection face à cette menace est tout d’abord de stopper tout projet de construction en bord de mer. Sans doute, des habitants du littoral devront être relocalisés dans des zones plus en hauteur.
Pour continuer à vivre « comme avant », la seule solution est la construction d’une digue de plusieurs mètres de haut protégeant toutes les zones menacées et qui puisse évoluer en fonction de la hausse progressive du niveau de la mer. Il apparaît clairement qu’une telle solution est impossible ici à mettre en œuvre.
Souhaitons donc que le chantier de la route en mer soit la dernière erreur dans l’aménagement de notre territoire, et que va se construire La Réunion résiliente à la crise climatique.
M.M.
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