Quand le néocolonialisme utilise l’ARS pour subventionner des entreprises françaises

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Allocation de rentrée scolaire : un soutien bienvenu obtenu grâce à la lutte

5 août, par Manuel Marchal

La rentrée scolaire approche à La Réunion. Demain doit commencer à être versée l’allocation de rentrée scolaire. Comprise entre 416 et 454 euros par enfant, elle concernera de nombreuses familles. Pour ne pas y avoir droit, il faut avoir des revenus supérieurs à 27141 euros pour un enfant scolarisé, 33404 pour deux, 39667 pour trois, 45930 pour 4, puis 6263 euros par enfant supplémentaire.

Le versement de l’allocation de rentrée scolaire ne va pas de soi à La Réunion. C’est un des résultats de la lutte menée par le Parti communiste réunionnais pour obtenir l’application de l’égalité sociale avec la France promise par la loi française depuis 1946. Plusieurs décennies de luttes permirent d’arriver à ce résultat.

L’argent de l’ARS retourne en grande partie en France

La conquête de l’égalité sociale a eu pour conséquence l’augmentation du pouvoir d’achat de la plupart des Réunionnais. Ceci eut pour effet l’accélération de l’importation à La Réunion de la grande distribution. Une forte proportion de l’allocation de rentrée scolaire sera dépensée dans des commerces qui appartiennent à des sociétés extérieures à La Réunion. L’argent issu de la lutte que Paris a dû céder aux Réunionnais va donc en grande partie être rapatrié en France.

C’est cela le néocolonialisme français à La Réunion : les transferts publics sous forme de prestations sociales obtenus grâce à la mobilisation du PCR et du mouvement social sont transformés en profits pour des entreprises françaises. L’argent ne fait que passer par La Réunion et retourne donc en France. Par cette méthode, Paris a trouvé un moyen de subventionner ses entreprises sans encourir le risque d’être sanctionné par l’Union européenne ou l’Organisation mondiale du Commerce pour aide directe de l’État allant à l’encontre de « la concurrence libre et non faussée ».

Le néocolonialisme ne permet pas le développement

La Réunion ne manque pourtant pas de ressources. Un seul exemple : à Cuba, le papier des cahiers est fabriqué avec de la canne à sucre. Le blocus imposé par le gouvernement des États-Unis a obligé les Cubains à valoriser au maximum leur or vert. La bagasse sert donc aussi pour faire du papier.

A La Réunion, la bagasse est simplement brûlée dans des usines appartenant à des fonds de pension américains. L’électricité produite est ensuite vendue par une entreprise française aux Réunionnais.

Dommage que cette valorisation de la canne à sucre ne soit pas à l’ordre du jour de la stratégie de Tereos, entreprise française, qui a le monopole de la transformation de la canne à sucre à La Réunion.

Mais comme les Réunionnais ont été dépossédés du contrôle de leur économie par la faillite du capitalisme local, le néocolonialisme français dominant ne permet pas le développement d’industries capables de fixer à La Réunion l’argent de l’égalité sociale obtenu par la lutte du PCR et des syndicats. Paris a en effet besoin que cet argent finance ses entreprises et ses emplois en France, pas à La Réunion.

M.M.






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