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Le gouvernement promet 500 millions d’euros en deux ans pour construire des salles de classe à Mayotte

22 novembre, par Manuel Marchal

Ce 20 novembre, Saïd Omar Oili, député de Mayotte, est intervenu à l’Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement au sujet du sous-équipement en bâti scolaire à Mayotte. D’après les chiffres donnés par le parlementaire, il manque 1200 salles de classe. Les élèves viennent par demi-journée, deux classes occupant la même salle à tour de rôle. À l’école primaire, la semaine se résume à deux jours de cours, a-t-il dit en substance. Ce manque de salles contribuent à la non-application d’un principe de l’école obligatoire. 6000 à 10000 enfants ne vont pas à l’école à Mayotte, a-t-il indiqué.

Faute de moyens suffisants, ce manque de salles de classes ne peut être résolu compte tenu de la croissance démographique à Mayotte avec environ 10000 naissances par an.

Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale a utilisé la tribune qui lui était offerte pour annoncer des investissements conséquents : « il faut construire, s’agissant de Mayotte, ce sont plus de 500 millions d’euros qui seront mis sur la table pour construire de nouveaux bâtiments d’ici 2027 ». Selon la ministre, 138 millions d’euros seront engagés dès l’année prochaine pour augmenter la capacité des écoles de 14000 places.

500 millions d’euros d’ici 2027

Cette décision rappelle tout l’intérêt stratégique de Paris pour cette île de l’archipel des Comores, toujours sous administration française près de 50 ans après l’indépendance des Comores.

Au bout de 50 ans de maintien de l’administration française, Mayotte fait face à une crise généralisée avec une insécurité très inquiétante. De nombreux jeunes ayant l’âge d’aller à l’école sont impliqués dans des faits punis par la loi. A cela s’ajoute le problème de l’eau. L’an dernier, des cargaisons d’eau en bouteille de La Réunion ont été amenées par cargo à Mayotte pour pallier à un réseau en alimentation en eau potable ne répondant pas à la demande. Faire de l’immigré le bouc-émissaire est la solution de facilité qui ne règle rien car les personnes en situation irrégulière vis-à-vis de la loi française sont indispensables. Sans les « clandestins », l’économie mahoraise ne pourrait fonctionner car pour travailler, ces personnes doivent accepter n’importe quelle condition de travail et de salaire.

La scolarisation générale à Mayotte pourrait faire baisser les tensions. Il est donc nécessaire que les capacités d’accueil soient suffisantes pour que tous les jeunes de moins de 16 ans soient encadrés dans un établissement scolaire toute la journée.

Ainsi, Paris montre que pour Mayotte, le gouvernement peut débloquer rapidement un demi-milliard d’euros pour régler un problème important en deux ans.

Et la pénurie de logements sociaux à La Réunion ?

Manifestement, la crise à La Réunion n’est pas aussi grave qu’à Mayotte. Paris arrive encore à maintenir une paix sociale suffisante pour faire fonctionner le système en place dans notre île.

Pourtant, des droits élémentaires ne sont pas satisfaits, comme celui de l’accès au logement.

Il manque au moins 30 000 logements sociaux. La conséquence de cette pénurie pèse sur les budgets. Les loyers sont trop élevés par rapport aux revenus.

Injecter 500 millions d’euros en 2 ans permettrait sans doute de redynamiser le secteur de la construction à La Réunion, et de répondre rapidement à une partie des demandes.

Ce qui est possible pour les écoles à Mayotte ne le serait-il pas pour le logement social à La Réunion ?

M.M.






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