Vivant jusqu’Ă  la mort !

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Limite de mots

Sans vouloir paraphraser mon confrère Julien Delarue, il y a des Ă©ditos plus difficiles Ă  Ă©crire que d’autres.

Celui-ci est particulièrement douloureux.

Je le dĂ©die Ă  tous nos collaborateurs pour lesquels ce licenciement sec est une Ă©preuve professionnelle avec des consĂ©quences financières et familiales et une Ă©preuve personnelle, parce que ce mĂ©tier, nous l’avons tous dans les tripes.

À nos fidèles lecteurs qui sont, in fine, les dommages collatéraux de cette décision du tribunal de commerce les privant désormais de leur journal préféré.

Ă€ l’Ă©quipe de direction du Groupe JIR MĂ©dias qui s’est donnĂ©e Ă  fond pour tenter de sauver le navire d’un naufrage provoquĂ© en grande partie par la censure inacceptable exercĂ©e par un imprimeur.

Mais pour être équitable, il convient de lui ajouter la censure politique et financière, plus ancienne et plus pérenne, exercée depuis deux ans par la Région.

Oui, Le JIR a des dettes mais avait mis en place une stratĂ©gie, au prix d’un sĂ©vère PSE, pour s’en acquitter. Le JIR a aussi une histoire de 73 ans avec les RĂ©unionnais, ce qui a du prix.

Une expertise reconnue des lecteurs de bonne foi et, surtout, une parole libre, parfois irrĂ©vĂ©rencieuse il est vrai, dans le droit fil de la libertĂ© d’expression et du respect du pluralisme.

Certains disent que c’est ce qui a perdu Le JIR (Ă  moins d’un miracle, les voies du Seigneur sont impĂ©nĂ©trables, dit-on). Comme en atteste ce dernier numĂ©ro – dixit la volontĂ© du tribunal de commerce – Le JIR est restĂ© « Vivant jusqu’Ă  la mort ».

Une expression du philosophe Paul RicĹ“ur qui fut mon maĂ®tre, dans des temps dĂ©jĂ  anciens et qui n’avait de cesse d’interroger ses Ă©tudiants sur leur capacitĂ© Ă  se penser « Soi-mĂŞme comme un autre ».

Autrement dit, Ă  considĂ©rer que l’autre est constitutif de ma propre identitĂ© et que cette « reconnaissance », autre thème cher Ă  RicĹ“ur, doit amener Ă  la rĂ©solution des conflits parce que « privilĂ©gier le soi (vs le moi, NDLR) c’est privilĂ©gier la distance, oublier l’Ă©goĂŻsme spontanĂ© et s’ouvrir Ă  l’altĂ©rité », comme il aimait nous le rabâcher dans les annĂ©es 90.

Sans pour autant transiger sur le fond, sur la vĂ©ritĂ©, qui, c’est bien connu, « nous rendra libres ».

C’est sans nul doute ce cheminement de pensĂ©e qui a manquĂ© Ă  tous ceux qui appelaient, plus ou moins discrètement, Ă  la mort du JIR et qui ont probablement sabrĂ© le champagne hier soir, sans respect aucun pour les 75 salariĂ©s qu’ils ont contribuĂ© Ă  mettre au chĂ´mage dès aujourd’hui.

En refusant l’Ă©coute, la conciliation et, pire, la justice. Les salariĂ©s du JIR en sont-ils les seules victimes ? HĂ©las, sans doute pas, Ă  en juger par l’actualitĂ© que nous avons relayĂ©e sans relâche au fil du temps…

À nos lecteurs, je souhaite de garder un esprit libre, de refuser le prêt à penser et les excuses faciles de ceux qui nous ont cloué au pilori.

À nous, journalistes, que là où le vent nous mènera, nous gardions une plume libre.

Vivants jusqu’Ă  la mort, Ă  l’image du JIR !

Mireille Legait


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