« Younous Omarjee et Marie-Luce Brasier-Clain doivent sauver les planteurs de cannes Ă sucre » 👉️ Lire l’article en entier
Cette année, la récolte de canne à sucre à La Réunion sera sans doute une des plus faibles de ces dernières décennies. Il sera difficile d’atteindre voire de dépasser 1,3 million de tonnes. Le maintien en fonctionnement des 2 usines est-il menacé ?
Le PCR constate que cette dégringolade fait suite à l’abolition, en 2017, du quota sucrier et du prix garanti. Cette décision avait été prise en 2013 par un vote des ministres de l’Agriculture de l’Union européenne. Le représentant français avait suivi ce vote suicidaire, alors que le quota prévu de 300 000 tonnes de sucre produites à La Réunion n’était qu’une infime partie des 16 millions de tonnes du marché européen. Conséquence directe : depuis 2017, la superficie des plantations de canne à sucre a baissé de près de 2000 hectares, soit près de 10 %, selon une étude du ministère de l’Agriculture.
Quelques semaines après la décision en 2013, le Commissaire européen à l’Agriculture était en visite, à La Réunion, accompagné par Younous Omarjee, député au Parlement européen. Interrogé, le Commissaire européen a dit qu’avec la fin du quota sucrier, l’avenir de la filière dépendra désormais de la stratégie de l’industriel.
Or, à La Réunion, il n’existe qu’un seul industriel. C’est Tereos Océan Indien, filiale d’une société brésilienne, Tereos Internacional, elle-même filiale de Tereos, coopérative de planteurs de betteraves en France. La grève à Albioma a donné une illustration de cette stratégie : faire supporter aux planteurs le coût du conflit, pas à Tereos. Tereos a fermé ses usines pour préserver sa rentabilité. Les planteurs n’ont pas pu livrer et être payés par Tereos durant cette période. Les pertes sont importantes. Elles s’ajoutent aux difficultés de trésorerie persistantes qui amènent des planteurs à abandonner la culture de la canne à sucre.
Ce problème de trésorerie est lié à un revenu trop faible, tiré de la plantation de la canne à sucre, face à la hausse importante du coût de production, ces dernières années. La majorité du prix payé au planteur est désormais composé d’aides publiques ; tout juste si Tereos contribue à hauteur de 40 % de ce prix.
Le PCR soutient l’appel unanime à la transparence totale des richesses, tirées de la canne à sucre par Tereos à La Réunion et ses partenaires de la filière canne-sucre-alcool-énergie. Il est injuste que l’industriel maintienne les planteurs dans l’ignorance. Cette transparence doit permettre de calculer une plus juste répartition des richesses, au profit des planteurs.
Le PCR rappelle que Tereos est une coopérative de planteurs de betteraves, mais qu’à La Réunion, les planteurs de canne à sucre ne sont pas associés aux décisions qui les concernent. Ils ne font que livrer la matière première et le prix à payer dépend essentiellement de la vente d’un seul produit. En 2021, un rapport sur la filière commandé par le gouvernement avait fait la proposition suivante : « Plaider pour l’ouverture du capital de Tereos Océan Indien à des acteurs locaux à La Réunion. ». Si Tereos n’a rien à cacher, il suffit d’appliquer cette proposition de bons sens.
Le PCR demande aux 2 députés réunionnais qui siègent au Parlement européen, de porter ces revendications au plus haut niveau. L’Union européenne doit corriger les conséquences de ses décisions politiques.
Bureau de presse du PCR
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