« L’exploit chagossien » raconté aux Réunionnais

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Visite d’une délégation chagossienne à La Réunion

18 octobre, par Kalouma


Vue de la salle lors de la conférence sur les Chagos à l’Université de La Réunion.

Les Réunionnais d’aujourd’hui connaissent bien l’histoire du peuple chagossien, expulsé de ses îles entre 1965 et 1973 par deux super puissances — La Grande-Bretagne et les États-Unis d’Amérique — qui avaient décidé de vider l’archipel de ses quelque 3000 à 4000 habitants, pour y installer une base militaire sur l’atoll de Diego Gracia.

En 1965, Maurice était encore une colonie britannique. Lorsqu’elle négocie son indépendance en 1968, la puissance coloniale britannique — qui avait passé depuis 1960 un accord militaire secret avec les Américains — fait pression sur les Mauriciens pour leur ôter l’archipel des Chagos.

C’est une violation du droit international, mais la toute jeune république mauricienne et ses représentants laissent faire… Et ce fut le début du calvaire du peuple chagossien, dispersé entre l’île Maurice et les Seychelles.

La lutte s’organise

Les Réunionnais en ont réellement pris connaissance à partir de 1989, lorsque Olivier Bancoult, alors âgé de 25 ans (il en avait 4 au moment de la déportation) fit un premier voyage dans notre île pour exposer à Paul Vergès ce qu’était le sort des Chagossiens en exil.

Aussitôt, la solidarité du PCR est venue appuyer la lutte des Chagossiens pour le droit au retour. Le Groupe réfugiés Chagos (GRC), constitué à l’île Maurice au début des années 80, a construit un lien de solidarité très fort, d’abord avec les communistes réunionnais, puis avec tous ceux qui, ici, ont bien voulu les soutenir.

Le Comité de Solidarité Chagos-Réunion (CSCR) s’est constitué dans les années 90 avec deux objectifs, rappelés mercredi par Georges Gauvin, son président : 1) Informer les Réunionnais des évolutions du combat des Chagossiens pour le retour dans les îles ; 2) lever des fonds pour les aider dans ce combat.

Les amis des Chagossiens étaient mercredi soir à l’université pour débattre des derniers développements et tenter d’en comprendre la portée.

Les premiers accords

Certes, Maurice va recouvrer sa souveraineté sur l’archipel — ce qui, au passage, lui confère une immense zone maritime d’environ 2 millions de km2 — et les Chagossiens sont désormais associés aux négociations de restitution, contrairement à ce qui s’était passé en 1968-69.

Mais les puissances impérialistes n’ont accepté la rétrocession que pour consolider, de leur point de vue, la base militaire de Diego Garcia.

Lors du débat à l’université, cet aspect a fait l’objet de plusieurs questions et commentaires en direction de Olivier Bancoult et à ses camarades. La base militaire va rester un point de friction majeur entre l’île Maurice et les deux grandes puissances.

Mais ce qu’ont dit les Chagossiens, c’est que cette contradiction ne les empêcherait pas d’organiser leur retour dans les Îles Salomon et Peros Banhos, dans un premier temps. Et pour eux, dans l’étape actuelle, c’est l’essentiel.

L’affaire n’est pas terminée. Le combat continue. Mais les Chagossiens ont conscience d’avoir été pour beaucoup, par leur combat, dans l’avancée déterminante qui vient d’être faite en faveur de Maurice.

C’est d’abord leur exploit. Ce sont eux qui, à force d’opiniâtreté, de persévérance, d’actions menées dans une non-violence revendiquée, devant toutes les instances juridiques ad-hoc — la Haute Cour de Londres, le tribunal international de la Mer, puis la Cour internationale de justice (C.I.J.) de La Haye — ont fini par arracher de haute lutte leur droit au retour dans les îles.

La feuille de route

Désormais les discussions vont se poursuivre à 3 : la Grande-Bretagne, Maurice et les Chagossiens.

En effet, une Assemblée générale des Chagossiens, tenue à l’île Maurice le dimanche 13 octobre, a validé l’accord principal du 3 octobre anglo-mauricien et a désigné Olivier Bancoult comme représentant officiel des Chagossiens pour mener les négociations tripartites. Une résolution a été votée.

Kalouma






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