Quand le conflore se fait mousser…

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2. De la farine de conflore à la bière : une innovation réunionnaise

Il a fallu des années à Luc-Henriot Abriel pour mettre au point un procédé innovant, porté par la société qu’il a créée à la Petite-Ile, la société DABRITA. Il l’a fait « à la réunionnaise » (avec le génie du même cru !) et avec deux associés, qui étaient à l’époque Jean-Louis Tavan, alors directeur-général de la société et Jérôme Dalo, devenu son président jusqu’à maintenant.

Ensemble, ils ont porté la mise au point d’une machine d’extraction de l’amidon.

Pour une utilisation optimale en effet, il faut séparer l’amidon des parties fibreuses. Dans la machine la tubercule est successivement lavée, broyée, trempée, filtrée pour enlever les fibres, puis séchée et moulue en poudre d’amidon à 95 % de pureté.

La machine transforme en poudre également le manioc, l’arrow-root, le curcuma, la banane, etc.

Et grâce à son procédé innovant, DABRITA a pu bénéficier vers 2019 d’une aide du FEDER (fonds européen de développement régional), via la Région Réunion.

Ce sera la seule aide institutionnelle apportée à cette invention, mûrie sur une vingtaine d’années et dûment brevetée dans 178 pays. Les applications industrielles dans l’usage de l’amidon sont en effet très nombreuses – Luc-Henriot Abriel en évoque autour de deux cents, dans les domaines les plus variés – et elles positionnent du coup la petite société réunionnaise Dabrita parmi les rares sociétés au monde ayant la même spécialité. Mais pour La Réunion, comme dit précédemment, ces pages-là restent à écrire…

Ce qui est bien actuel en revanche, c’est l’activité de brasserie déployée avec le soutien de l’entreprise SOREBRA (Saint-Louis) de M. Chane-How-Teng, qui distribue par ailleurs la bière Fisher et d’autres boissons non-alcoolisées ainsi que des eaux de sources, Australine et Cilaos.

A partir de l’amidon et de la farine de conflore, DABRITA et son partenaire saint-louisien ont créé une bière blonde, appelée La Réyonèz, qui a tout d’une “grande” …mais que, semble-t-il, on ne trouve que dans le sud de l’île !

C’est la seule bière de La Réunion, à notre connaissance, faite à 70% à partir d’une matière première du pays. Car pour obtenir le label « bière », il faut au minimum 30% de céréale (orge, houblon…) que l’île ne produit pas. La Réyonèz intègre donc 30% d’orge importé mais tout le reste, dans sa fabrication, est réunionnais.

Et pourtant, on ne peut pas dire que cette initiative a bénéficié d’un quelconque soutien des institutions locales ! On aimerait les voir s’impliquer, faire étudier et soutenir une telle initiative ! Et… rien, jusqu’à aujourd’hui.

Les démarches effectuées par les acteurs – en particulier par Luc-Henriot Abriel – auprès des autorités, n’ont pas abouti. Quant aux élus… zot lé komm zorèy koshon dan marmite poi… !

Ce qui se passe avec la filière conflore est une fois de plus la démonstration qu’à la Réunion le système actuel est dans un état de dysfonctionnement, de désorganisation et d’arbitraire.

La Réunion a des atouts qui ne sont pas exploités, dispose de moyens financiers qui sont mal utilisés.

Les Réunionnais veulent s’en sortir, ils sont de plus en plus instruits, ils ont des idées.

Tout cela est favorable à la mise en œuvre d’un grand projet englobant tous les secteurs, au service de toute la population.

Mais la condition nécessaire pour cela est que ce projet soit élaboré non par Paris, mais ici, par les forces vives réunionnaises.

Jean-Michel Folio, Pascale David.






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